• À propos

décalages et metamorphoses

décalages et metamorphoses

Archives de Tag: voyage à Rome

Dictateurs en bouteille (Histoires drôles n° 41)

25 vendredi Mar 2016

Posted by biscarrosse2012 in histoires drôles

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Art Noveau, maison de Luchino Visconti, Quartier Nemorense, voyage à Rome

001_180 - Casa CoppedéImmeuble du Quartier « Nemorense », au nord-est de Rome.

L’année dernière, en cette même période, je m’étais rendue à Rome, chez une tante auprès du Jardin Nemorense, au milieu d’un grand quartier — entre via Salaria et via Nomentana —, fameux pour son architecture Art nouveau et pour l’immense jardin public de Villa Ada…

002_villa Ada copie 180

Pendant tout ce temps, j’ai essayé de refouler quelque part la cause douloureuse de ce long voyage ainsi que la sensation d’angoisse inépuisable que j’en ai reçue… jusqu’au jour où, rangeant mes photos, j’ai vu s’installer devant moi, dans une espèce de nuage, des bouteilles contenant des boissons alcooliques et d’étranges liqueurs, étalées dans une vitrine…

003_Bottiglie 180_hitler-duce - copie 2

Depuis leurs étiquettes se détachaient des visages imprimés en bleu… tout d’un coup, un frisson m’a gelé les veines. « Mon Dieu ! » j’ai pensé « Celui qui a pour inscription le mot “camerata” est un fasciste ! Celui qui est entouré de mots allemands est “Hitler”, tandis que le troisième, avec sa grande tête chauve, est le “Duce” : Benito Mussolini ! » Trois mots courts — « Je n’ai pas trahi » — encerclaient son menton carré. Un quatrième personnage — le « Pape » Jean-Paul II — le dévisageait avec un air de désapprobation (1).

004_Che Guevara_7597 (1) - copie

Voilà une autre photo avec deux bouteilles  ! Dans la deuxième bouteille, plongé dans un discours rhétorique à la foule, le poing levé, la poitrine gonflée, la mâchoire raidie, le « Duce » s’impose lourdement d’en haut du balcon de Palais Venezia à Rome. Un fétiche du pouvoir… en réalité une marionnette de lui-même. De la bouteille d’à côté, jaillit, au contraire, le beau visage sans ombres du Che Guevara !
L’accouplement de deux bouteilles a été bien sûr étudié avec soin : « c’est un moderne syncrétisme artificiel ! » hurlerait l’anthropologue Lévy-Strauss. Pour moi, c’est une sale mixture de mauvais goût ainsi qu’un symptôme inquiétant de la grandissante inexactitude actuelle. Le même que dire « ça peut toujours servir » : le fasciste, le communiste, le catholique, l’athée. Tous ensemble, ils flottent dans un bouillon je-m’en-foutiste et primitif, où ne peuvent fermenter que de la confusion et des valeurs négatives, où le bien et le mal se mêlent en une « sarabande » insensée…

005_bottiglie_180 - copie 2

Dans cette photo ce qui compte est la variété. Karl Marx, Antonio Gramsci, Che Guevara, Trotskij, un combattant de la Résistance avec son fusil et un morceau de la gueule de Stalin, tout cela devrait représenter le front de la gauche, tandis que celui de la droite serait efficacement symbolisé par un Hitler hurlant derrière un pupitre, un jeune « balilla » et le « Duce » à cheval… Une autre image du « Duce » en premier plan est cachée derrière l’étiquette du prix.
C’est comme si le vendeur de ces élixirs voulait nous dire : « vous n’avez qu’à choisir ! Dans ma boutique, il y a tout. Le bien avec le mal, le faux avec le vrai, l’assassin avec l’innocent ! Que voulez-vous de plus ? » Souvent, c’est l’ignorance qui gagne !

006_bottiglie_180 - copie

En ce cas, il n’y a pas besoin de commentaires : les personnages des étiquettes – Hitler, en premier — ils sont tous des hommes de droite ou alors des fascistes. Je reste interloquée : mais, où suis-je ? Ce n’est pas possible que ce soit Rome… cette vitrine n’a pas des poils sur la langue et si elle en a, ils sont tous noirs !
Une façon de profiter de ce qu’on appelle « démocratie » du commerce…

007_bottiglie latte di suocera180 - copie 2

En cette photo apparaît une étrange liqueur, nommée « Lait de belle-mère », ayant un crâne pour blason. Une sorte de poison extraite du sein des belles-mères ou alors un puissant toxique pour éliminer les belles-mères malveillantes ? Ce n’est certainement pas un hommage à la bonté des belles-mères italiennes, mais plutôt un bavardage où l’ironie n’a pas de place. À son côté, la bouteille de « Cassis » venant de Dijon figure très bien.
Qui tuera la prochaine belle-mère exaltée ?

008_villa Luchino Visconti_180 Via Salaria, Maison de Luchino Visconti.

Claudia Patuzzi

P.-S. « Les dictateurs ne meurent jamais… ils ressuscitent toujours. »
C.P.

« Voyage à Rome » n. 3

16 jeudi Avr 2015

Posted by claudiapatuzzi in voyage à Rome

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Borgo Pio, misericordina, pape, sampietrini, voyage à Rome

001_Stazione rossa180  - copie

Quand la Flèche-Rouge touche la gare « Termini », je me sens dépaysée : l’espace et le temps ne coïncident plus ! Pourtant, ce que je vois est tout à fait « réel ». Je peux frôler les colonnes de la gare, flairer l’odeur des sandwiches au jambon encore chauds, réécouter l’accent romain, si familier, dans les voix des haut-parleurs ainsi que des voyageurs, soulever la valise qui sursaute derrière moi, mais il y a quelque chose qui ne va pas… L’air, les gens, les vitrines, tout semble étrangement tordu. Dans mon esprit, je mélange Rome avec Paris ou même avec Naples, une ville chorale et tragiquement vivante, à laquelle je suis liée de façon tout à fait irrationnelle… Rome, au contraire, me dérange. J’ai même peur de l’affronter. Trop de souvenirs et, parfois, trop d’indifférence. Et dans les tréfonds la peur de revoir mon frère et ne plus le reconnaître… j’ai décidé que je ne parlerai pas de lui dans le récit de cet étrange voyage, même si je vais le voir d’ici peu. Pourtant, je penserai toujours à lui…

En descendant sur le quai, je retrouve ma vieille gare aux piliers gris, aux bancs de pierre… mais tout de suite après tout change soudainement. Voilà une magnifique librairie sur deux étages aux baies vitrées, que je n’avais pas vue avant… La Flèche-Rouge aussi, elle n’existait pas « avant »… et ce bar au deuxième étage, entouré de parois en plexiglas… je ne m’en souviens guère. « C’est ici que je suis née ! » me dis-je, en observant les ruines rouges se détachant contre le ciel. « Maintenant, tu es à Rome, chez toi ! Mais où, dans quelle maison ? Mon appartement n’existe plus ! Tout comme mon père et ma mère…»

002_arrivo a Roma 180

Viale Angelico, Rome

Le ciel incroyablement bleu me console. Depuis le bus je revois de biais le fleuve Tevere coulant derrière les maisons peintes en jaune, rose, orange qui lorgnent parmi les platanes. Je respire, émue, la chaude couleur ocre de la rive droite. Après avoir joyeusement surmonté, « à l’italienne », un compliqué problème bureaucratique avec l’INPS (Institut de la Prévoyance Sociale ), nous montons sur un deuxième bus — entouré lui aussi de maisons peintes en jaune, rose-orange couleur de la brique — voyageant en direction du « quartier du Pape » : Borgo Pio…

003_ristorante180

Le restaurant « Eccellenza » à Borgo Pio.

Nous nous accordons une halte d’une heure dans le restaurant « Eccellenza » (1) que deux employés de l’INPS nous ont recommandé comme le meilleur de ce quartier, pas cher, fréquenté par le Pape (quand il était encore cardinal) ainsi que par nombreux évêques.

004_borgo Vittorio180

À la sortie je suis comblée et satisfaite, je cogne pourtant contre une étrange atmosphère. Il me semble tomber dans un petit village du Latium, en dehors de Rome, où tout est « ecclésiastique », presque une ancienne pièce anthropologique sur les usages et les habitudes locales d’un village éloigné du monde, surchargé de boutiques débordantes de symboles religieux ainsi que d’objets étranges ou de mauvais goût …

005_vetrina1-180

… comme cette boutique pour les « évêques », d’une rare élégance…

006_prete180 - copie

… ou comme ce prêtre extrêmement raffiné au col blanc amidonné, habillé en bourgeois, la ceinture et les pantalons noirs. Il semble juste sortir de l’atelier exquis de Valentino ! Sa coiffure lisse et blonde, assez discrète, est équilibrée par le livre ouvert nonchalamment dans les mains… une Bible ? Un Évangile ?

007_borgo clero7392

… ou comme cette autre boutique, « Borgo clero », avec des toges très chic garnies par des fils d’or, ou d’autres couleurs bien adaptées : vert olive, carmin… Il ne manque pas des valises et d’autres nécessités… dans un mélange éclectique en équilibre instable entre le sacré et le profane… Que dirait-il notre Dante Alighieri devant tous ces luxes ?

008_misericordina7387

Plus avant, je suis attirée par une vitrine de petites statues… Le pape nous salue la main levée, tandis qu’une étrange publicité attire mon attention avec ce cœur rouge et cette inscription en bleu : « Misericordina » (une petite miséricorde ? une recette médicale ? un truc diabolique ?).

008_ombrellonesuore180

En direction de Saint-Pierre, la rue, avec ses fameux « sampietrini » (1), s’élargit de plus en plus… tandis que des religieuses se détendent tout en chouchoutant entre elles sous une ombrelle…

008_romani_7395

…tandis que de « véritables Romains », près d’une boutique de souvenirs, (enseigne,) passent leur temps à scruter paresseusement les touristes.

009_furgone con papa7401

Dans une petite place entourée par les anciens remparts, nous découvrons un fourgon de glaces et boissons avec l’image du Pape Giovanni Paolo II, alias Karol Wojtyla. « Quelle soif ! » me dis-je. En ce précis instant une vision divine s’affiche au bout de la place : un « kiosque » ressemblant au chapeau de Mary Poppins !

010_chiosco_7402 Claudia Patuzzi (1) Pierre utilisé pour la première fois pour paver place S.Pierre (1500). Toutes les photos sont agrandissables.

« Voyage à Rome » n.2

11 samedi Avr 2015

Posted by claudiapatuzzi in voyage à Rome

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

freccia rossa, luigi pirandello, mort, vie, voyage à Rome

001_freccia180 - 2

( cliquer pour agrandir l’image )

Tandis que la « Freccia Rossa » est en train de glisser comme une torpille vers la gare Termini de Rome, je ne cesse de penser à la mort de mon frère, à ce vide douloureux qui m’obsède, au double visage de ce que nous appelons « vie », avec orgueil et crainte : cette « chose » unique pour chacun de nous, toujours destinée à la même conclusion. Un décalage difficile à digérer et oublier, entre deux ingrédients tout à fait opposés, les uns contre les autres armés, qui sont pourtant, dans le fond, complémentaires. La vie et la mort. Tous les deux sont gagnants et perdants à la fois, même si le dernier mot de cette parfaite et délicate balance est toujours le même, partout et en chaque circonstance… peut-être des images pourront expliquer ma pensée mieux que mes mots…

002_Pompefunebri180-1

( cliquer pour agrandir l’image )

Voilà deux belles filles. L’une d’elles endosse un imperméable blanc, l’autre est vêtue en noir. Elles passent devant un graffiti juste à côté d’une vitrine de pompes funèbres. La femme à l’imperméable blanc vient de s’installer près de l’arrêt du bus, tandis que l’autre, les yeux vers les derniers étages des immeubles, semble incertaine et distraite. Que fera-t-elle ? Attendra le bus ou s’écartera à l’improviste pour traverser la rue ?

_Pompe funebri180

( cliquer pour agrandir l’image )

Pour une étrange coïncidence, la jeune fille en noir a choisi, inconsciemment, le fond le plus sévère, en ligne avec ses couleurs : celui des pompes funèbres, assumant, cette fois-ci, le noir habituel avec une rigueur insolite… Mais voilà que le portail à droite attire ma curiosité : c’est le numéro 69, le plus diabolique parmi les nombres entiers… celui qu’on peut renverser à l’infini comme la roue de la Fortune, sans que rien ne change. Le 6 restera toujours le 6, le 9 toujours le 9, formant ensemble un numéro double-face…

004_loupe180

( cliquer pour agrandir l’image )

Mais qu’est-ce qu’elle fait la jeune fille en blanc ? Je prends ma loupe et je m’aperçois qu’elle serre dans la main droite une « bande » jaune se faufilant dans un enchevêtrement de couleurs foncées formant un ruban… elle ne veut peut-être pas renoncer à son attachement à la vie, à la joie de ses couleurs, de ses rêves, écheveaux, labyrinthes, prisons, jeux, illusions… ou peut-être elle est seulement… amoureuse !

005_suora180treno- 2

( cliquer pour agrandir l’image )

J’observe une religieuse devant moi. Tout est tranquille. La « Flèche rouge » ralentit sa course. Rome et mon frère s’approchent de plus en plus… Peut-être, Luigi Pirandello  avait raison lorsqu’il disait que « la vie n’arrive pas à des conclusions »… (1)

006__treno180-verso roma

( cliquer pour agrandir l’image )

(1) Phrase finale empruntée du livre « Un, personne, cent mille » (1926)

Claudia Patuzzi

« Voyage à Rome » n.1

28 samedi Mar 2015

Posted by claudiapatuzzi in voyage à Rome

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Frecciarossa, voyage à Rome

001_dormir réduit

Je suis dans le Thello, le train reliant Paris à Venise. On a prévu de descendre à Milan, pour y rattraper à 6 h 23 la coïncidence avec la « Frecciarossa » (la flèche rouge), une torpille ultrasonique dirigée à Rome ayant son terminus à Naples-Salerno. Ma couchette est en haut. Je m’abandonne sur le matelas. Celui-ci est un peu dur. Je me tourne plusieurs fois, absorbée dans des inepties, tandis que mes pensées errent aveugles comme un vol d’oiseaux apeurés. Dans le couloir, j’entends l’écho de pas pressés au milieu du claquement des portes. L’épaisseur impalpable d’un nuage comprime ma poitrine m’enlevant le souffle. Attente ? Peur ? Le train démarre. Une secousse comme un coup de toux, puis un roulement ondoyant et doux au fur et à mesure que les roues prennent leur vitesse. Tout glisse devant moi dans une bande de lumières fuyantes et de vies lointaines, tandis que je cours rattraper mon frère…

002_ le voyage sur le train-180

J’ai toujours aimé regarder le paysage qui coule comme un film derrière la vitre. Un petit village, une rambarde, une grille, un mur ou un champ de blé… mais cette fois-ci, c’est le ciel qui joue, grâce à la bienveillance du soleil, le rôle majeur. Il est ma bouée rouge pour ne pas me noyer dans les regrets… Petit à petit, mon corps se rend, se laissant bercer par ce couchant brumeux, par ce brouillard rose enveloppant l’horizon qui voudrait anesthésier mon esprit. À présent, le soleil n’est qu’un minuscule point rouge, tandis que le train court de plus en plus vite… J’ai peur de penser ou alors d’imaginer ce qui vient à ma rencontre… Comment sera-t-elle, Rome ? Toujours la même ? Une ville tout à fait différente ? Et mon frère ? Aurai-je le courage de le regarder ?

003_l'arrivo Q,Salario

Rome, Quartier XVII, Salario-Trieste.

Quand je me réveille, je suis entourée par un ciel incroyablement bleu… Je reconnais tout de suite cet émail clair et limpide : je suis arrivée à Rome ! Son printemps est une plénitude de fleurs roses… Est-ce que ma douleur peut vivre avec cette exubérance ? L’épanouissement et le flétrissement ne font-ils pas partie de la vie ? Je me sens dépaysée. Combien de temps est-il passé depuis que j’ai laissé Rome ? Cinq années ou plus…

Claudia Patuzzi (Toutes les photos sont agrandissables.)

Articles récents

  • Un ange pour Francis Royo
  • Le cri de la nature
  • Jugez si c’est un homme (Dessins et caricatures n. 46)
  • « Le petit éléphant et la feuille » (Dessins et caricatures n. 45)
  • « Le miroir noir » (Dessins et caricatures n. 44)

Catégories

  • articles
  • dessins et caricatures
  • dialogues imaginaires
  • histoires drôles
  • interview
  • Non classé
  • poésie
  • voyage à Rome
  • zérus, le soupir emmuré

Archives

  • juillet 2017
  • avril 2017
  • février 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • mai 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • novembre 2014
  • octobre 2014
  • septembre 2014
  • août 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • avril 2014
  • mars 2014
  • février 2014
  • janvier 2014
  • décembre 2013
  • novembre 2013
  • octobre 2013
  • septembre 2013
  • août 2013
  • juillet 2013
  • juin 2013
  • avril 2013
  • mars 2013

Liens sélectionnés

  • analogos
  • anthropia
  • aux bords des mondes
  • blog de claudia patuzzi
  • colors and pastels
  • confins
  • era da dire
  • flaneriequotidienne.
  • Floz
  • il ritratto incosciente
  • j'ai un accent !
  • l'atelier de paolo
  • L'éparvier incassable
  • L'OEil et l'Esprit
  • le curator des contes
  • le portrait inconscient
  • le quatrain quotidien
  • le tiers livre
  • le tourne à gauche
  • le vent qui souffle
  • les cosaques des frontières
  • les nuits échouées
  • Marie Christine Grimard
  • marlensauvage
  • métronomiques
  • mots sous l'aube
  • passages
  • paumée
  • Serge Bonnery
  • silo
  • Sue Vincent
  • tentatives
  • trattiespunti

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné
    • décalages et metamorphoses
    • Rejoignez 2 122 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • décalages et metamorphoses
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…