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décalages et metamorphoses

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Archives de Tag: Ovidio

« Ascension après l’enfer » ( histoires drôles n.34 )

19 dimanche Avr 2015

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles

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Enfer, Eurydice, histoires drôles, Les Métamorphoses, metro, Orphée, Ovidio, Paradis

001_metro-inferno180L’enfer (cliquer l’image pour l’agrandir)

Orphée : «  .. Ô divinités de ce monde souterrain où retombent toutes les créatures mortelles… si vous permettez que… je dise la vérité… je suis venu chercher ici mon épouse :… J’ai voulu pouvoir supporter mon malheur et je l’ai tenté, je ne le nierai pas ; l’Amour a triomphé. C’est un dieu bien connu dans les régions supérieures ; l’est-il de même ici ? Je ne sais… Par ces lieux plein d ‘épouvante, par cette immense Chaos, par ce vaste et silencieux royaume, je vous en conjure, défaites la trame du destin d’Eurydice… Je ne demande pas un don, mais un usufruit. »

002_scala180

« Ils prennent, au milieu d’un profond silence, un sentier en pente, escarpé, obscur, enveloppé d’un épais bouillard… »

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« … ils n’étaient pas loin d’atteindre la surface de la terre, ils touchaient au bord . » (1)

004_fine180

…mais Orphée reste silencieux, tout en évitant de regarder son épouse, jusqu’à l’instant où le Ciel, parsemé de jolis nuages, s’ouvre au-dessus d’eux comme un ange aux ailes dorées… (2)

Les Métamorphoses sont comme les fontaines de Rome, d’où l’eau ne cesse de jaillir…

Claudia Patuzzi

(1) Ovide, Les Métamorphoses, chapître X, Édition Jean-Pierre Néraudau, traduction de George Lafafaye, Éditions Gallimard 1992, folioclassique.

(2) Je viens d’ajouter ici une petite phrase à moi.

Toutes les photos sont agrandissables. 

« L’étreinte » ( histoires drôles n.24 )

29 dimanche Juin 2014

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles

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boulevard Saint-Denis, histoires drôles n 24, L'entreinte, metamorphose, Ovidio, Paris, Rue Faubourg Saint-Martin

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(cliquer sur la photo pour l’agrandir)

Aujourd’hui, cela a été un jour qu’il faudrait écrire «albo lapillo», c’est-à-dire avec la craie… J’étais en train de sortir pour me rendre chez toi, quand j’ai trouvé une enveloppe au-dessus de la porte. Là-dedans, il y avait une vieille photographie de nous, qu’avait prise un monsieur complaisant. J’ai tout de suite reconnu ton profil, ton rire, ma fierté en t’étreignant contre moi. Mais dans l’enveloppe, il y avait une autre chose aussi : un feuillet envahi par une calligraphie enfantine. Au fur et à mesure que je lisais ces signes, un son grinçant, ressemblant à un verrou, déchirait mon cœur :
«J’ai décidé de te rendre notre vieille photo. Finalement, j’ai trouvé le courage de dire la vérité : j’en ai assez d’une union qui ne change jamais, d’un amour qui semble bloqué dans un miroir. Toujours unis, toujours ensemble, l’un la photocopie de l’autre. Toujours le même lieu, le même rendez-vous d’un an à l’autre, à la même heure… Jamais un changement au cours des saisons et des années ! Nous sommes toujours beaux et souriants, à l’unisson, comme deux jumeaux siamois ! Nous avons toujours la même mise, les mêmes couleurs, le noir et le marron, comme nos cheveux ! Nos corps sont devenus désormais une illusion, un mirage qu’on n’attrape jamais, juste un objet à regarder. Pardonne-moi, mais je dois absolument me détacher de toi…»

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Rue Faubourg Saint-Martin  (cliquer pour agrandir la photo)

Par ces mots, tu as annulé notre rendez-vous dans le lieu habituel. Notre « nid », caressé par les regards jaloux des passants. Mais, où seras-tu en ce moment ? Peut-être, il me reste encore quelques minutes, avant que tu puisses t’évanouir à jamais. Hier, je t’ai acheté un foulard bleu enveloppé dans un paquet et aujourd’hui je n’ai que cent-vingt secondes pour traverser la rue du faubourg Saint-Martin pour saisir ton image. Dans une grande ville comme celle-ci on ne peut pas vivre seuls : on risque de mourir de désespoir… « Je dois courir plus vite que possible si je veux avoir à nouveau mon amour unique ! »

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Le trottoir est un tapis roulant qui m’engloutit dans l’entonnoir de la rue. Mais il y a quelque chose d’étrange : la rue ce n’est plus la même ! Le visage d’elle se reflète en des fantômes tellement diaphanes qu’on a l’impression de les avoir juste rencontrés dans un rêve… Voilà une espèce de fée ainsi qu’un vieux barbu avec des vêtements hivernaux… mais je ne peux pas m’arrêter ! Je dois continuer à courir…

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Maintenant, son visage se détache nettement au milieu d’un « carnaval vénitien », un nævus espiègle collé sur la joue gauche : un masque en fuite ! «Faites attention à ne pas glisser !» me susurre-t-il en m’envoyant un bisou.

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Tandis que je cours, les passants me regardent avec soupçon, ils s’arrêtent renfrognés et, si je les bouscule, ils lèvent un bras. Ou alors ils s’écrient : « arrête, voyou ! » Peut-être, ils me considèrent comme un fou. Il y en avait un, en particulier… Un homme grand et gros, vêtu d’une chemise rouge et d’une veste verte, les yeux en forme de boule, essaie de m’arrêter, mais je réussis à glisser au-dessous de ses jambes.

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Maintenant, je m’aperçois qu’une alliance s’est établie entre les habitants de la rue : d’un coup ils me barrent le passage du trottoir, furieux comme une armée… le groupe d’une bande organisée !

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Un brave homme me sauve. Ses yeux brillent de sympathie, son sourire est blanc, adamantin. Au bout d’un instant, il me fixe dans les yeux et dit : « Bon courage ! Si la matière grise était rose, personne n’aurait plus d’idées noires ! » Ensuite, il me fait cadeau d’un dentifrice.
«Faites attention à ne pas glisser !» me dit-il en agitant la main.

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Un immeuble liberty pointe vers un ciel bleu inoxydable et, pendant un instant, un fil d’espérance caresse mon cœur.« Peut-être, je fais encore à temps. Peut-être, elle est encore là, dans le même lieu de toujours… » je fantasme intérieurement, tout en reprenant ma course. «Cours ! Cours ! » me dis-je, en faisant glisser mon corps au long de la légère descente… Une blonde aux mouvances de fée, vautrée dans des soies verdâtres, me susurre : «Ralentissez !»… Est-ce que je suis déjà en train de tromper mon unique amour avec une autre nymphe plus douce qu’elle ?

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Combien de visages a-t-elle, ma belle ? «Un, personne, cent mille » ! Ne le regarde pas ! Cours, cours !

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J’ai tourné le coin entre la Porte Saint-Denis et le boulevard, je suis presque arrivé ! Mais une vieille dame s’écrie : « He ! Garçon, fais attention, là où tu poses tes pieds ! »

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Finalement, je la vois ! Elle m’attend fidèle, elle me voit… Je cours, cours, je l’embrasse en la faisant virevolter dans l’air comme un oiseau… ça y est ! Maintenant, elle ne peut plus s’échapper. Je la tiens liée contre moi, stricte comme dans un étau…

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Mais quelque chose ne marche pas, mon front gèle, les bras de ma femme se clouent, rigides, sur les miens désormais raids et froids. Une torpeur pétrifie nos jambes, tandis que les membres supérieurs s’aplatissent sous le poids d’un gigantesque fer à repassage… jusqu’au moment où on nous arrête le cœur pour toujours !
Avec la complicité d’Ovide, nous sommes devenus le lieu de notre rendez-vous. Finalement, tout le monde peut se réjouir de notre étreinte éternelle !
—Tiens, regarde ces deux, dit un type de passage. On en invente des belles pour embellir un portail !

Claudia Patuzzi

P.-S. Un paquet gît sur le trottoir. Une femme âgée mal mise le ramasse et l’ouvre. Elle caresse la soie du foulard bleu. Tout autour d’elle, il n’y a personne, juste cette étrange porte peinte et cette peau de banane. Le foulard disparaît dans la bourse des courses. Le bruit d’une sirène retentit dans le boulevard Saint-Denis, bruyant comme d’habitude.

 

 

 

 

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