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décalages et metamorphoses

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Archives de Tag: dessin

Contrastes : « Deux femmes » (Dessins et caricatures n. 42 )

09 mercredi Nov 2016

Posted by biscarrosse2012 in dessins et caricatures

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contrastes, croquis, dessin, metro, Paris

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Contrastes :  « Deux femmes »

Pendant mon enfance et encore plus aux jours de mon adolescence, j’aimais observer les visages, les mains, les corps de chaque être humain. L’œil était mon phare : un rayon laser que j’utilisais de façon maladroite en dirigeant sa lumière blanche sur n’importe qui se trouvait à la portée de mon regard.
Avec les années, ce « don » est devenu une habitude toujours plus raffinée et complexe. Il me suffisait d’observer les plis d’une main sur la main-courante d’un bus pour deviner le visage et même le travail de cet être inconnu. Le bus était une espèce de leçon « visuelle » assaisonnée par la fantaisie et l’imagination…
« À quel métier se consacrait-elle cette femme négligée et lasse ? La femme de ménage, la femme au foyer, la mère ? Et cet homme aux lunettes de tortue ? Sans doute le comptable… »
Une habitude qui m’a accompagné jusqu’ici, dans le métro de Paris et de Londres, ou en avion…
Le métro de Paris est pour moi un observatoire unique au monde. Un grand film en couleurs, un immense volume de langues différentes, d’yeux, de bouches, de mains, le tout plongé dans un fourmillement de sensations, de voix, d’états d’âme, de chagrins et pensées invisibles…

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Dessin de Claudia Patuzzi, novembre 2016

La dernière fois que j’ai voyagé dans une rame de la ligne 7 du métro, j’ai été touchée par deux femmes assises en face de moi, l’une à côté de l’autre. Qu’est-ce qui attirait mon attention ? Pendant un instant, j’ai demeuré dans l’indécision, puis j’ai compris où était le lacet qui m’avait capturée : leur contraste !
La femme blonde et élégante à côté de la fenêtre plongeait dans la lecture d’un livre. Son visage paraissait attentif et serein, les yeux fixés sur les pages, les lèvres frémissantes dans un léger sourire de plaisir, tandis que son esprit et son corps détendu ne faisaient qu’un avec la trame du livre, se fondant dans un rêve unique…

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Dessin de Claudia Patuzzi, novembre 2016

Tout d’un coup, j’ai sursauté. Dans la place à côté, une femme aux cheveux noirs et aux yeux larmoyants était tout le contraire de sa voisine : elle semblait le chagrin personnifié ! L’image de la désolation et de la solitude ! Les yeux inquiets, pleins de tristesse. Je n’avais jamais vu un couple si mal assorti, si incompatible… Unique à ne jamais changer, à rester toujours le même, le métro ne cessait pas de se vider et se remplir d’êtres humains, tout en hurlant son cri de fer et caoutchouc sur les rails, au milieu de l’obscurité des tunnels et des lumières joyeuses des stations.
En ce moment-là, j’ai ressenti, violent, un point de côté dans la poitrine. Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Puis, d’emblée, j’ai compris : c’était le contraste entre le visage serein de la lectrice blonde et la grimace de douleur de cette femme brune, seule et désespérée devant moi.
« Le métro peut être un film » ai-je pensé, tout en descendant à Gare de l’Est, « rien qu’un film vrai et cruel comme la vie ! »

Claudia Patuzzi

« Ascension au Centre Pompadour » (dessins et caricatures n. 33)

14 jeudi Mai 2015

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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caricatures, Centre Pompadour, Centre Pompidau, Claudia Patuzzi 2015, dessin

001_ascension-180« Ascension au Centre Pompadour » (15 maggio 2015) : feutre rouge, staedtler pigment noir.  (cliquer pour agrandir l’image)

002_le lit en alcove de la marquise, (chateau de Versailles)dans sa chambre - Version 2

Le lit en alcove de la marquise Pompadour ( Châteu de Versailles )

Claudia Patuzzi

« Mots de pierres » ( dessins n. 29 – poésies n. 4 )

07 samedi Fév 2015

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures, poésie

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dessin, femme, lapidation, pierre, poésie

001_lapidation180 « Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette la première pierre » (cliquer pour agrandir)

Tu es la femme assassinée
par de mots de pierre,
une ombre abandonnée
sur le sable,
une fleur fanée
dévorée par la raillerie.

Ton meurtre est un spectacle
en direct.
Pas d’effets spéciaux :
juste l’écran éblouissant,
comblé de soleil…
le chœur d’hurlements de la foule…
le lancement d’une pierre…

002_donnaTunisi-72Une femme dans la rue de la Constitution à Tunis. (photo « Libération », 8 janvier 2014)

Cette pierre est une blessure
un cil brisé
une plaie sans remèdes
une vie qui s’enfuit.

Cette pierre en vol
c’est une pensée égarée
un mot qu’on n’a pas dit
un livre qu’on n’a pas écrit
un rêve déchiré en deux
un enfant qui n’est pas né.

003__pietrabraccio180(cliquer pour agrandir)

P.S. Poésie écrite à Rome le 3 juin 2002, publiée dans une « Anthologie » de la poésie italienne en 2003. Ce texte a été partiellement réécrit le 4 février 2015 à la suite des événements du 7 et 9 janvier, à Paris.

Claudia Patuzzi

« L’investiture » (dessins et caricatures n.20)

09 samedi Août 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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dessin, Fiordistella, Fleur d'Étoile, il Monello, investiture, L'Intrepido, Le Gamin, Monte Mario, Rome, soeurs espagnoles

001_Investiture180 -800Claudia Patuzzi, dessin à l’encre de Chine, Paris, août 2014
(l’image est agrandissable)

Quatre ans de ma vie, jusqu’à la troisième classe élémentaire, se sont écoulés dans une école de sœurs espagnoles, dans un beau jardin sur la colline de Mont Mario, à deux pas de chez moi. Les religieuses étaient habillées en noir avec une grande sous-gorge blanche ainsi qu’une coiffe. J’avais trois maîtresses. Mère Pilar, munie de grandes moustaches ; mère Venanzia, la Supérieure ; la grosse et inoffensive mère Dolores.
Outre les prières, elles nous apprenaient le menuet de Vivaldi ainsi que d’horribles poésies par cœur, dont « La pluie argentée qui bat sur les toits… » 
Pour ma belle calligraphie, je reçus l‘« investiture » de « scribe de confiance » : je devais écrire des longues lettres aux familles des enfants malades : une véritable torture ! Un beau jour, elles découvrirent — quelle horreur ! — que je lisais les bandes dessinées interdites, que j’avais emprunté à mon frère aîné, dont « Il Monello » (Le Gamin) et « L’Intrepido » (L’Hardi), des petits journaux bourrés des histoires d’amour du prince indien « Chioma d’oro » (Cheveux d’or) et de la princesse  « Fiordistella » (Fleur d’étoile). Ce fut la fin pour moi : pour me punir, on m’enleva la charge de la correspondance hebdomadaire, on m’interdit les danses et les jeux avant de me montrer du doigt comme infréquentable.

À la fin de l’année scolaire, ma mère m’envoya dans une grande école publique où j’eus une nouvelle « investiture » : après avoir appris les signaux de route, j’obtins la charge prestigieuse de diriger le trafic des élèves, avec des fiches signalétiques, ainsi qu’un sifflet accroché au cou… Un pouvoir indiscutable !

004-Fiordistella72_800wi

005_firdistella e chiomadoro180-72le gamin

Claudia Patuzzi

« Apparition » ( dessins et caricatures n.18 )

18 vendredi Juil 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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2000, Claudia Patuzzi, Connemara, dessin, poésie

profilo colorato016

Dessin en technique mixte, 1966 (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Le corps effleure le ressac.
Le rivage aveugle
la peau desséchée
la pupille est un laser
les lèvres abandonnées attendent
une caresse
échappée à la chaleur étouffante
de l’été.
Mais la plume ne tombe pas
ni vole non plus
même si le vent
— tel un tourbillon niais —
se visse brûlant
même si les empreintes
se gravent, renversées,
sur le sable
et que les doigts
cherchent des traces
de serpents
ou des messages chiffrés
sur des radeaux
à la dérive du temps…
Peut-être…
— ailleurs — juste en ce moment,
— au loin — au-delà du monde,
sur le lande de l’ancien
Connemara
depuis de jolies fleurs rouges
il pleut du sang :
les boucles d’oreilles
« de la dame »
oscillent légères
sur la haie
tout en chantant
au milieu des gouttes
de pluie et
du pré vert.

Et voilà le pas invisible
de ton voile léger,
un oiseau dans le vent.
Finalement tu tournes tes lèvres :
un sourire hermétique
se pose sur la laisse
tandis que, lisse
comme de la soie,
l’éclat aveuglant
de tes yeux
me rappelle la
danse écarlate des
frésias,
l’espace indéfini
azur
du Connemara.

(Connemara, août 2000)

apparizione72

Apparition  (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Claudia Patuzzi

 

 

001_Attention ! (histoires drôles n. 1)

05 vendredi Avr 2013

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles

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caricature, dessin, escargot, le danseur, n.1, roland searle

001_L'intruso_740

Dessin de Claudia Patuzzi

Attention !

Le premier mot que j’ai entendu a été : « attention ! »
J’étais dans une rue que je ne connaissais pas du tout. J’étais en train de rouler lentement sur le trottoir parmi des arbres étranges (des jambes ?) se mouvant à vitesse vertigineuse. Une jungle entrelacée et sauvage. Rien de particulier ne s’est passé, jusqu’au moment où ils m’ont entraîné dans leurs branches, m’empêchant d’avancer. Mais, je ne sais pas dire comment, j’ai réussi à me dégager de leur étreinte. Pourtant, j’étais obligé de porter ma maison sur mes épaules…
Quelques secondes après, je roulais comme avant, la tête basse, m’attachant à ces pattes immenses, quand des petits lacs (des flaques ?) vastes comme l’océan, se sont profilés en face de moi, me barrant le passage. Pas du tout résigné, j’ai cherché à glisser de l’autre côté, mais une ombre obscure risquait de tomber sur moi, avant que je puisse m’enfuir au-delà du trottoir. Impossible de l’éviter : cette chose sombre et dure (une semelle ?) est tombée sur ma tête en m’anéantissant.
Tout de suite après, je me suis vue, écrasée sur le gravier. Je n’étais qu’une petite trace gluante, pareille à une goutte de lait caillé, qu’un bébé pouvait bien avoir rejetée et qu’effectivement un chien lécha, avant de frotter ses naseaux sur moi, ou, pour mieux dire, sur mes pauvres restes.
Tout semblait perdu, quand, voilà, j’ai repris mes forces. D’un bond, j’ai regagné le trottoir, et j’ai repris mon roulement opiniâtre, plus vite qu’avant.
J’étais devenu un autre être, sûr de soi, roulant et zigzaguant en souplesse avec des autres, en quête de je ne sais quoi…
« Attention ! il y a un escargot sur le trottoir ! » cria une voix à tue-tête en m’indiquant.

002_lumaca ridotta_740

Dessin de Ronald Searle (Garzanti, 1973)

J’ai eu seulement le temps de me déplacer d’un millimètre et de me réfugier dans ma coquille, puis tout est devenu obscur.

N.B. Voilà ce qui se passe lorsqu’on va trop vite ! On doit faire attention, les choses ne sont pas toujours comme elles apparaissent.

Non semper ea sunt, quae videntur  (Fedro, Fables, IV, 2,5)

003_Lumaca_740Claudia Patuzzi

lien vers l’original en italien : http://wp.me/p3jqzu-4

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