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décalages et metamorphoses

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Archives de Catégorie: poésie

Un ange pour Francis Royo

08 samedi Juil 2017

Posted by biscarrosse2012 in poésie

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Francis Royo

Claudia Patuzzi, Un ange pour Francis Royo, 2017

Un ange pour Francis Royo (1)

Le temps d’un instant, hélas
le ciel est devenu noir,
l’air, une plaque de verglas
s’est alourdi de larmes sans espoir.

Suspendus sur les branches
la tête cachée sous les ailes
les oiseaux se sont tus
quand soudain, au bout de l’étang
un Cœur brisé a cessé d’animer
par ses portes son sang.

Au secours ! Aux bords de l’univers,
dans un tourbillon d’atômes vagabonds,
Francis Royo a quitté ses vers !

Chez nous
l’écho de sa voix de miel
retentit dans le vol léger
des pissenlits, dans la sève
des arbres, à l’abri d’un ciel
infini, effleurant, tel un rêve
l’onde inconnue d’une mer mère.

Dans le noir sidéral
il ne cesse guère
de nous sourire, en voltigeant
parmi les bribes acérées
des firmaments en fuite
en côtoyant, telle une étoile filante
toutes les tragédies du monde.

D’un côté à l’autre du Cosmos
elles dansent ses envies sublimes
confiant aux amis plus intimes
l’ élan généreux de ses mots :

« N’ayez pas peur de briser la surface !
Passez-vous de la nostalgie !
L’univers des poètes est bien loin de s’évanouir
je vous y garderai une place
pour ne pas mourir ! »

Claudia Patuzzi

(1) J’avais écrit ces vers au lendemain de la disparition de Francis Royo. Je ne cesse d’être touchée par la beauté de ses poésies, dont je découvre au fur et à mesure de nouvelles merveilles, et j’avoue que la personnalité à la fois discrète et énergique de cet homme extraordinaire me manque énormément. Je demande donc pardon pour la simplicité de mes sentiments d’il y a un an que je laisse à leur abrupte spontanéité.
C.P.

Traduction en français de Giovanni Merloni

« Le labyrinthe de la souris » (poésies n. 5)

23 jeudi Avr 2015

Posted by claudiapatuzzi in poésie

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Angleterre, Christchurch, Doset, labyrinthe, poésie, rat, souris

001_labirinto USA - Version 2

Le plus grand labyrinthe du monde. Christchurch, Angleterre. (cliquer pour agrandir)

♣   ♣   ♣

En vérité, en vérité je vous le dis !

Il était une fois une souris

un rat très exigu en vérité

qui bâtit avec ses excréments

jour après jour

mois après mois

durant des années

un labyrinthe tellement petit

tellement enchevêtré imprévisible illusoire

rusé tordu baroque contradictoire multi-ethnique

un labyrinthe

d’herbe de papier de bois d’ouate de miel de parmesan de lego d’amiante

de papier toilette

destiné

à être un beau jour par hasard piétiné par une chaussure

ou avalé par une taupe ennuyée

ou emporté par jalousie

ou d’autres vaniteux sentiments

par un oisif

minuscule

souffle

de

vent

!

topolino claudia def

Claudia Patuzzi

« Mots de pierres » ( dessins n. 29 – poésies n. 4 )

07 samedi Fév 2015

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures, poésie

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dessin, femme, lapidation, pierre, poésie

001_lapidation180 « Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette la première pierre » (cliquer pour agrandir)

Tu es la femme assassinée
par de mots de pierre,
une ombre abandonnée
sur le sable,
une fleur fanée
dévorée par la raillerie.

Ton meurtre est un spectacle
en direct.
Pas d’effets spéciaux :
juste l’écran éblouissant,
comblé de soleil…
le chœur d’hurlements de la foule…
le lancement d’une pierre…

002_donnaTunisi-72Une femme dans la rue de la Constitution à Tunis. (photo « Libération », 8 janvier 2014)

Cette pierre est une blessure
un cil brisé
une plaie sans remèdes
une vie qui s’enfuit.

Cette pierre en vol
c’est une pensée égarée
un mot qu’on n’a pas dit
un livre qu’on n’a pas écrit
un rêve déchiré en deux
un enfant qui n’est pas né.

003__pietrabraccio180(cliquer pour agrandir)

P.S. Poésie écrite à Rome le 3 juin 2002, publiée dans une « Anthologie » de la poésie italienne en 2003. Ce texte a été partiellement réécrit le 4 février 2015 à la suite des événements du 7 et 9 janvier, à Paris.

Claudia Patuzzi

Traverser la vie (poésie n. 3)

04 dimanche Jan 2015

Posted by claudiapatuzzi in poésie

≈ 5 Commentaires

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poésie n 3, traverser la vie

001_traverser180(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Traverser la vie
avec l’élan d’un rouge-gorge
comme si c’était une rue
inconnue

Traverser la solitude azurée
d’un morceau de ciel
les pieds sur terre
la tête dans les nuages

Traverser la neige ouatée
à pas feutrés
dans un silence
inconnu

Traverser le temps
sans montre, chancelant
sur le fil subtil
de l’instant

S’envoler enfin, sans ailes
emportés par le vent
légers comme des feuilles
vides comme des pages
blanches.

002_vecchiasignora180

(cliquer pour agrandir l’image)

Claudia Patuzzi

Voir aussi :

La petite histoire de l’arbre triplé (Petit éloge de la solidité, poésie n. 2)

Petit vocabulaire de poche (poésie n. 1)

La petite histoire de l’arbre triplé (histoires drôles n. 23 – poésie n. 2)

30 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles, poésie

≈ 3 Commentaires

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Café des Musées, histoires drôles n 23, La petite histoire de l'arbre triplé, Paris temple, poésie Solidité, rue Béranger, rue Charlot, rue de Franche-Comté, rue de Turenne

000_Le Muséee180-Version 2

Rue de Turenne : « Le café des Musées« . (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Tous les jeudis matin je traverse d’un pas parisien le quartier du Temple jusqu’au bistrot « Le café des Musées », « siège » de mon cercle littéraire. Tous les jeudi, soit en allant, soit en revenant, je fais le même parcours, je longe ou traverse les mêmes rues, j’observe les mêmes boutiques ou magasins, les mêmes enseignes. Un itinéraire ennuyant ? Désolée, mais je dois vous répondre par un « NON » tout à fait convaincu !
Si vous voulez en savoir le pourquoi, je vous expliquerai cela par une petite histoire à la La Fontaine, mais sans animaux. La petite histoire de « l’arbre triple »…

001 arbre180 hiver

L’arbre nu d’hiver : 12 janvier 2014 (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Un froid jeudi de janvier, dans la rue de Franche-Comté, située entre rue Béranger et rue Charlot, je découvre un petit arbre adossé à une paroi constellée de trompe l’œil : des fenêtres illusoires se confondent avec celles qui s’ouvrent vraiment, un faux balcon s’ajoutant à ce décor discret dans un jeu de miroirs assez équilibré. Le petit arbre est complètement nu. Ses branches cherchent l’étreinte avec leur paroi-mère (cachant une école élémentaire) avec le même élan désespéré d’un enfant refroidi.

002_fiorito180bis

Arbre fleuri du Printemps, 25 avril 2014 (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Deux mois depuis, dans un tiède jeudi d’avril, j’ai un sursaut : l’arbre est devenu un bouquet rose-violet recouvert de petites fleurs. Un miracle…

003_verde180

L’arbre vert du mois de mai (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Lors d’un chaud jeudi de mai, je le découvre, à l’improviste, verdoyant, chargé de feuilles fraîches comme une somptueuse perruque de la Renaissance…

004finestre180cielo

Le ciel bleu du mois de mai. (cliquer pour agrandir l’image)

Le printemps joue à cache-cache avec l’hiver, les couleurs s’alternent dans des rondes joyeuses.
La paroi joue à colin-maillard avec les fenêtres vraies-ou-fausses, avec leurs ombres noires ou claires…
Enfin, le ciel bleu indigo entoure la façade double-face, où l’illusion dépasse la réalité… Il ne reste, au final, que ce ciel effrontément bleu, là-haut, au-delà de la ligne claire de la paroi, se prolongeant bien plus loin que le marge de la photo. Un « ciel » absolument parfait… et, au-dessous, ce petit arbre… et puis, de nouveau les nuages et la pluie…
Quien Sabe ?

005_tronco180Un tronc d’arbre, décembre, 2013 (cliquer pour agrandir)

Petit éloge de la solidité (1)

Mon corps.
Mes yeux.
Un tronc d’arbre.
Une pomme sur une étagère.

Pouvoir toucher, humer,
savourer
en pouvoir saisir l’épaisseur
– lisse, rugueux,
dur, doux –
pouvoir en percevoir
la forme, l’halo enivrant
de leur odeur
l’invisible poussière
qui les assiège
l’ombre certaine
accompagnant depuis toujours
le brouillard absurde
de leur mystère.

Pouvoir apprécier
la solidité de la mer et du soleil,
l’immuable spirale des changements
des couleurs
la force incessante
de l’eau, de la chaleur,
dans le kaléidoscope des illusions
et de la réalité.

Enfin, la caresse
des petites choses quotidiennes
(impassibles soldats
d’étain)
témoins bénévoles
de notre glissement
imperceptible…

Des louanges à toi, solidité,
grand théâtre du monde !

Claudia Patuzzi

(traduction de Giovanni Merloni)

(1) texte en Italien

 

Petit vocabulaire de poche (poésie n 1)

12 samedi Avr 2014

Posted by claudiapatuzzi in poésie

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Canal Saint Martin, intervalles N.1, Petit vocabulaire de poche

001_Casecanale180

Le canal Saint Martin (cliquer pour agrandir)

Il y a des mots, petit « vocabulaire de poche »

Partout seule,
partout étrangère,
j’ai compris que les mots
(comme les pierres[1])
ont le pouvoir d’abattre
les langues et les frontières.

Combien de mots tombent-ils bruyamment ?
Combien de mots traînent-ils encore dans le vent ?
Combien d’eux restent sans voix, dans le cachot du cœur ?

Il y a des mots en guise de bateaux
rapides et légers
s’échouant sur la plage de l’autre
tout en arborant le sourire
d’un marin inconnu[2] .

Il y a des mots en forme de flèches,
des mots aigus [3] comme des cristaux,
capables de briser l’écran gris
de l’indifférence et de la résignation.

Il y a des mots à la nature d’oiseaux,
curieux et vagues, [4]
ayant la force de ressusciter l’espoir
que la solitude cache.

Il y a les mots enfantins,
sautillant comme le font les écureuils,
des mots qui nous aident
à retrouver nous mêmes
dans l’enchantement d’un jardin perdu.[5]

Il y a des mots en diagonal,
réfractant nos questions
comme des reflets dans un miroir,
des mots piégés par les mystères
des labyrinthes et des rêves.[6]

Il y a des mots à l’allure d’ondes
qui traversent les derniers refuges
de l’histoire, arpentant tous les enfers
et le cimetières du monde.

Il y a des mots au parfum de fleurs,
rouges comme le sang des innocents,
des mots s’épanouissant
jusque sur les tombeaux
pour nous rappeler l’injustice.[7]

Il y a des mots qui vont en couple
ou en rime, qui nous racontent
(encore, sans jamais nous ennuyer)
des simples histoires :
« amour-fleur-cœur.» [8]

Au fond de tous les mots,
au bout de l’horizon, vous trouverez
les mots se sauvant dans le vent
le vol fou [9] de mots minuscules
se perdant dans l’espace
d’une bulle de savon.

Pour en finir, refoulés qui sait où,
il y a des mots tout à fait inventés
qu’on n’a pas encore reconnus
ni transcrits, et qui poussent pourtant,
comme des poussins dans le nid,
contre leurs coquilles.

002bis-finestra-gatto180améliorè

(cliquer sur la photo pour l’agrandir)

Claudia Patuzzi

(Traduction de Giovanni Merloni)

[1] Carlo Levi [2] Vincenzo Consolo [3] Albert Camus et Jean Paul Sartre [4] Jacques Prévert et Giacomo Leopardi [5] Italo Calvino [6] Jorge Luis Borges [7] Primo Levi [8] Umberto Saba [9] Dante Alighieri

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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