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Archives Mensuelles: juillet 2016

« La Parabole de l’Amour » (Histoires drôles n. 46)

26 mardi Juil 2016

Posted by biscarrosse2012 in histoires drôles

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Renzo Bussotti

001_amore crescente claudia001 180 Renzo Bussotti, 1967

« La Parabole de l’Amour »

À côté de l’interrupteur près de la porte de mon bureau parisien, je garde, avec soin et affection, une petite histoire sous verre, avec la reproduction (s’agit-il d’une xylographie ?) d’un dessin à l’encre que j’avais découpé, il y a des années, depuis une revue italienne.
Le mot « AMORE » en est le protagoniste : il paraît 11 fois — de plus en plus marqué et noirâtre — sur la bouche de 11 personnages.
Le premier personnage est un jeune désargenté. Très maigre et sincère, il sait bien qu’à sa belle il ne pourra offrir que lui-même. Rien d’autre que lui. Le deuxième, un peu plus digne, saisit avec la main la plus simple des fleurs, une marguerite…
Avec le troisième personnage, le climat change tout à fait : à la place du jeune homme, il y a un adulte au regard impudent, tandis qu’à la place de la fleur il y a un beau canard bien nourri !
Mais, au fur et à mesure qu’avance la procession des « porteurs du mot Amour », les « soupirants » se transforment en « prétendants », devenant petit à petit gros, âgés, chauves, horribles et cyniques.
Le cinquième porte dans une main un bouquet de fleurs et serre dans l’autre un couteau ; le sixième a une bouteille de vin dans la gauche et deux grosses bagues dans la droite ; le septième, ayant une circonférence déjà plus importante, porte dans les deux mains six bagues ; le huitième personnage, arborant un cigare, perd les cheveux tandis que son embonpoint est encore plus épais ; le neuvième, presque chauve, soutient, d’un sourire moqueur, son ventre gigantesque de deux mains baguées ; le dixième aiguise deux couteaux ; le dernier est une énorme boule de lard sur le point d’exploser. Il n’y a pas d’échappatoires : on manipule le mot « amore » pour des buts économiques jusqu’à ce qu’il soit englouti par le gras de l’avidité et du pouvoir !
Cet incroyable dessin de Renzo Bussotti, peintre dessinateur florentin (1925-2004), semble incarner en avance la dernière métamorphose, la plus horrible, touchant l’élite politique italienne et son peuple : un consumérisme ainsi qu’un pragmatisme impitoyable que les froides lois du marché et les groupes dirigeants alimentent progressivement. Un manque de scrupules qui s’étend au jour le jour, hélas, à nombre de mes compatriotes, finalement corrompus par des métamorphoses de plus en plus effrontées ainsi que par les abus de pouvoir et les fausses illusions !
(S’il y avait un douzième personnage, il devrait exploser…)

Claudia Patuzzi

Adieu, Yves Bonnefoy ! (Dessin et caricatures n. 41)

04 lundi Juil 2016

Posted by biscarrosse2012 in dessins et caricatures

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Yves Bonnefoy

001_yves bonnefoy 001 180                     Yves Bonnefoy, dessin de Claudia Patuzzi, cliquer l’image pour agrandir.

Les rainettes, le soir

I

Rauques étaient les voix
Des rainettes le soir,
Là où l’eau du bassin, coulant sans bruit,
Brillait dans l’herbe.

Et rouge était le ciel
Dans les verres vides,
Tout un fleuve la lune
Sur la table terrestre.

Prenaient ou non nos mains,
La même abondance.
Ouverts ou clos nos yeux,
La même lumière.

II

Ils s’attardaient, le soir,
Sur la terrasse
D’où partaient les chemins, de sable clair,
Du ciel sans nombre.

Et si nue devant eux
Était l’étoile,
Si proche était ce sein
Du besoin des lèvres

Qu’ils se persuadaient
Que mourir est simple,
Branche écarté pour l’or
De la figue mûre. (1)

Yves Bonnefoy

(1) Les planches courbes, La Pluie d’été, Poésie/Gallimard, Mercure de France, 2001, p. 11.

002_photo_bonnefoy - NOIR

Merci à Tamel ou Aunryz (@aunryz) pour cette belle « incrustation », où les vers
d’Yves Bonnefoy s’appuient sur mon esquisse… J’en suis vraiment touchée !

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