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Blaise Cendrars, expo livres anciens, Grand Palais, Métro Opéra, Paris, Transsibérien
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À l’improviste, la lumière s’obscurcit. La grande coupole au-dessus de moi est devenue un enchevêtrement de cercles luisants couleur gris de fer. « Il n’y a plus de temps ! Cela va faire tard, je pense tout en regardant autour de moi : il y a encore tellement de surprises, de livres à découvrir… »
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Le concert des joueurs de la clarinette s’est terminé. Doucement, les visiteurs s’empressent vers la sortie, serrant contre leurs poitrines des tuyaux de cartons, des livres, des tableaux soigneusement enveloppés dans des voiles de papier blanc.
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Avant de me joindre à la petite cohue, je me rends chez Blaise Cendrars, trônant au milieu de ses « Poésies complètes », Éditions Denöel, avec sa propre dédicace. Dans ses mots — « Vive la poésie ! » — qu’il avait écrits au stylo, je reconnais son autographe. Le rythme ondoyant et puissant de son « Transsibérien », que nous avons répété plusieurs fois, par cœur, au cercle du Marais, résonne encore dans mon esprit…
Que vois-je ? Un homme plié en deux est en train d’observer très attentivement d’anciens documents…
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… Mais je vois bien de quoi il s’agit ! C’est un précieux parchemin écrit en arabe ayant au milieu une scène colorée : sur une montagne enneigée, il y a un homme au turban entouré d’autres gentilshommes… Qu’est-ce que cela signifie ? Je pense intérieurement, tandis que le vendeur…
… il se promène de long en large, à petits pas, nerveusement : est-ce qu’il vendra ce petit chef-d’œuvre, malgré son prix ?
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… C’est un livre recouvert de la soie fuchsia, brodée de magnifiques fleurs. Mais, qu’est-ce qu’il s’y cache là-dedans ? Un manuel sur les plantes et les jardins ? Des histoires d’amour ? Le paradis terrestre ? On ne le saura jamais…
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Pour ne pas assister à sa défaite ou alors à sa victoire tout à fait improbable, je m’en vais regarder une étrange estampe au-dessous d’un verre… Un très joli théâtre en carton… jusqu’au moment où une tache colorée attire mon attention…
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L’air a changé, se colorant d’une couche d’argent sombre. Des lueurs célestes se faufilent dans l’immense toile d’araignée métallique qui pourrait aussi bien servir de volière… Sans vraiment m’en apercevoir, je me dirige vers la sortie où m’attend une sorte de rêve : le Petit Palais offre des lumières dorées à la fête langoureuse du crépuscule. Je reste immobile pendant des minutes, le regard fixé devant moi : Paris ne cesse pas de me surprendre !
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Mais quand je descends dans le métro « Opéra » je sens mon sang se geler : le plafond de la galerie est empesté par des taches grises, gonflées par l’humidité ! Ce sont des fuites d’eau… que de remèdes provisoires essayent vraiment de cacher ou de renforcer !
Les parois au long du quai souffrent elles aussi de la même gangrène… Pourquoi les rêves doivent-ils toujours finir ?
Claudia Patuzzi
Et voilà que je trouve ce mot « fuchsia » que j’emploie ce matin…
(Oui, le métro se relâche parfois)
Belles photos à la surface !
Heureuses coincidences ! ( les mots « fuchsia » et « eau »…)
parce qu’il y a le corps de Paris, et que les corps sont au mieux réceptacles de rêve, mais gardent leur côté mourant
mais j’avoue que l’aime ainsi Paris (heureusement après toutes ces années passées à m’occuper de canalisations, vide ordures et façades à retaper)
Tu as raison,Brigitte, Paris a été toujours comme ça : grandeur et misère, misère et grandeur… !
Merci pour cette visite très intéressante et haute en couleurs sous cette coupole magnifique !
Merci à toi pour ta gentille visite, Christine !