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décalages et metamorphoses

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Archives Mensuelles: mai 2014

La petite histoire de l’arbre triplé (histoires drôles n. 23 – poésie n. 2)

30 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles, poésie

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Café des Musées, histoires drôles n 23, La petite histoire de l'arbre triplé, Paris temple, poésie Solidité, rue Béranger, rue Charlot, rue de Franche-Comté, rue de Turenne

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Rue de Turenne : « Le café des Musées« . (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Tous les jeudis matin je traverse d’un pas parisien le quartier du Temple jusqu’au bistrot « Le café des Musées », « siège » de mon cercle littéraire. Tous les jeudi, soit en allant, soit en revenant, je fais le même parcours, je longe ou traverse les mêmes rues, j’observe les mêmes boutiques ou magasins, les mêmes enseignes. Un itinéraire ennuyant ? Désolée, mais je dois vous répondre par un « NON » tout à fait convaincu !
Si vous voulez en savoir le pourquoi, je vous expliquerai cela par une petite histoire à la La Fontaine, mais sans animaux. La petite histoire de « l’arbre triple »…

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L’arbre nu d’hiver : 12 janvier 2014 (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Un froid jeudi de janvier, dans la rue de Franche-Comté, située entre rue Béranger et rue Charlot, je découvre un petit arbre adossé à une paroi constellée de trompe l’œil : des fenêtres illusoires se confondent avec celles qui s’ouvrent vraiment, un faux balcon s’ajoutant à ce décor discret dans un jeu de miroirs assez équilibré. Le petit arbre est complètement nu. Ses branches cherchent l’étreinte avec leur paroi-mère (cachant une école élémentaire) avec le même élan désespéré d’un enfant refroidi.

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Arbre fleuri du Printemps, 25 avril 2014 (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Deux mois depuis, dans un tiède jeudi d’avril, j’ai un sursaut : l’arbre est devenu un bouquet rose-violet recouvert de petites fleurs. Un miracle…

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L’arbre vert du mois de mai (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Lors d’un chaud jeudi de mai, je le découvre, à l’improviste, verdoyant, chargé de feuilles fraîches comme une somptueuse perruque de la Renaissance…

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Le ciel bleu du mois de mai. (cliquer pour agrandir l’image)

Le printemps joue à cache-cache avec l’hiver, les couleurs s’alternent dans des rondes joyeuses.
La paroi joue à colin-maillard avec les fenêtres vraies-ou-fausses, avec leurs ombres noires ou claires…
Enfin, le ciel bleu indigo entoure la façade double-face, où l’illusion dépasse la réalité… Il ne reste, au final, que ce ciel effrontément bleu, là-haut, au-delà de la ligne claire de la paroi, se prolongeant bien plus loin que le marge de la photo. Un « ciel » absolument parfait… et, au-dessous, ce petit arbre… et puis, de nouveau les nuages et la pluie…
Quien Sabe ?

005_tronco180Un tronc d’arbre, décembre, 2013 (cliquer pour agrandir)

Petit éloge de la solidité (1)

Mon corps.
Mes yeux.
Un tronc d’arbre.
Une pomme sur une étagère.

Pouvoir toucher, humer,
savourer
en pouvoir saisir l’épaisseur
– lisse, rugueux,
dur, doux –
pouvoir en percevoir
la forme, l’halo enivrant
de leur odeur
l’invisible poussière
qui les assiège
l’ombre certaine
accompagnant depuis toujours
le brouillard absurde
de leur mystère.

Pouvoir apprécier
la solidité de la mer et du soleil,
l’immuable spirale des changements
des couleurs
la force incessante
de l’eau, de la chaleur,
dans le kaléidoscope des illusions
et de la réalité.

Enfin, la caresse
des petites choses quotidiennes
(impassibles soldats
d’étain)
témoins bénévoles
de notre glissement
imperceptible…

Des louanges à toi, solidité,
grand théâtre du monde !

Claudia Patuzzi

(traduction de Giovanni Merloni)

(1) texte en Italien

 

Le placard de Calvino/6 : les Classiques – dialogues imaginaires n.6

25 dimanche Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dialogues imaginaires

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dialogues imaginaires n.6, l'arioste, le placard de Calvino, Leopardi, Les classique, liste des classiques, monsieur Pandolfi, Palma il Vecchio, Piazza Campo Marzio, Rome juin 1985

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Temps : juin 1985.
Lieu : Centre de Rome, Place du Campo Marzio, à côté du Panthéon ; studio d’Italo Calvino avec terrasse panoramique.
Personnages  : Italo Calvino, l’Arioste, Giacomo Leopardi, monsieur Pandolfi (chargé de la désinsectisation de la Zucchet).

– È permesso ? Je peux entrer ?
Calvino, l’Arioste et Leopardi se tournent vers la porte-fenêtre donnant sur la terrasse. Monsieur Pandolfi, universellement connu comme « la flèche de la Zucchet », les observe en bâillant.
Pandolfi :- È permesso ? Je peux ? répète-t-il une deuxième fois en s’étirant dans un craquement d’os; puis, n’ayant reçu de réponse, entre dans la pièce. « Je me suis endormi comme un caillou, mais, je ne sais pas pourquoi, j’ai les os tous cassés … (en se dirigeant vers la porte) En tout cas, je vous dis au revoir et merci…
L’Arioste : – Où allez-vous ?
Pandolfi: – J’ai pas mal de désinsectisations à faire… Voyons : au Panthéon il y a de milliers de souris, au Vittoriano, place Venezia trois faucons, au Ghetto on a affaire à une invasion de puces, à Campo de’ Fiori un va-et-vient de cafards, sur le Gianicolo les nids des aigles… à Tor Pignattara et au Tufello les rats, au Vatican des millions de poux, à Montecitorio la rescousse des blattes, qu’on appelle ainsi « sangsues »… Et la nuit les chauve-souris ! Je ne réussis pas à en tenir le compte ! souffle, tout en chargeant la bouteille du gaz sur ses épaules.

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Palma il Vecchio, Portrait de l’Arioste, 1525, Londre, National Gallery.

L’Arioste ( En se levant brusquement de son fauteuil de toute sa masse et en clignant de l’œil en direction de Calvino et Leopardi ) : Monsieur Pandolfi, vous ne pouvez pas vous en aller comme ça !
Pandolfi : – Pourquoi… ?
Calvino : – Vous devez nous aider à accomplir la désinsectisation du placard !
Pandolfi :-  J’y ai presque laissé la peau, c’est hors question !
L’Arioste : – On vous payera bien !
Pandolfi (après une pause de silence) : – Mm….combien ?
Calvino : – Cela dépend de votre travail…
Pandolfi : – Quel genre de travail ?
Leopardi : – Vous devez bloquer dans le placard tous les Classiques, exception faite pour ceux qui seront écrits dans notre liste !
Calvino : – De quelle liste parlez-vous, comte ?
Leopardi : – On va la styler ensemble d’ici peu. La liste des «élus » !
L’Arioste : – Des «élus » ?
Calvino : – Cela donne l’idée d’une purge nazie ou fasciste… Je n’aime pas ça !
Leopardi : ( d’un air paternel) – Monsieur Calvino, vous ne pouvez pas parler avec tous les Classiques ! Ils sont des centaines de milliers ! Ce serait le chaos ! Il faut faire une sélection ! Par contre vous pouvez parler avec ceux qui ont eu avec vous un dialogue plus serré, vos préférés ! Comme l’Arioste et moi, par exemple. Vous devez nous dire qui sont-ils…
Pandolfi : Et moi, que dois-je faire ?
L’Arioste : Nous allons préparer la liste que nous confierons ensuite au comte Giacomo Leopardi ; quant à vous… vous irez dans le placard avec le comte qui fera l’appel des noms choisis : ces derniers le suivront, un à un ou deux par deux (et quelques fois un trio) ayant la permission de rencontrer personnellement l’écrivain Italo Calvino, tandis que tous les autres serons invités, sous votre surveillance, à rebrousser chemin, jusqu’au fond du placard ou, si vous volez, jusqu’aux Limbes ou aux Enfers… Il nous faut de la discipline ! Et cela a l’air d’une véritable invasion !
Leopardi : Moi, je n’y vais pas tout seul, là-dessous, me faire rogner par les souris !
Ariosto : Je vous accompagnerai moi même, monsieur le comte ! J’adore les aventures…
Pandolfi : Il me faut 200.000 lires en avance !
Les trois se dévisagent interloqués. Puis Calvino prend la parole et siffle d’une voix altérée : – 100.000 lires avant et le reste quand vous aurez fini !
Pandolfi : Sauf complications, bien entendu…

Claudia Patuzzi

À main levée (dessins n.11)

23 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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1969, Académie d'art libre du nu, À main levée, dessins n 11, Roma

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femme assise, pastel, 1969 ( 98 cm X 72 cm )

Ce tableau remonte au début de l’Université, lorsque je fréquentais la Faculté de « Lettres » auprès de « La Sapience » de Rome et, en même temps, « l’Académie d’art libre du nu ». Je n’avais que dix-huit ou dix-neuf ans, en plus de mille désirs. Le dessin à main levée ne cessait de m’intéresser. Les modèles, des femmes pour la plupart polonaises ou romaines, arboraient une beauté simple et sculpturale. Dans le tableau ci-dessus, que je garde dans mon studio à côté de la cheminée, une de ces « vedettes » est « immortalisée » assise sur un escabeau.
Mais cette phase idyllique ne dura que deux ou trois mois. Un jour, après une longue grève à la suite d’un salaire non adéquat, ces beautés statuaires disparurent tout à fait. À leur place, des « monstres » improvisés s’offrirent à nos regards. J’eus devant moi des mères au chômage, montrant d’un air indifférent les cicatrices de leur césarienne, ainsi qu’une poitrine flétrie. Ou alors c’étaient des femmes au foyer grosses et défaites. Ce fut ainsi que je commençai à dessiner des figures de plus en plus difformes, qu’ensuite j’ai déchirées. J’ai résisté quelques mois, puis, à contrecœur, j’ai abandonné l’Académie…
La photo ci-dessous correspond à l’âge « d’or » : je suis en train de dessiner aux fusains une belle modèle romaine. J’ai donné ce dessin à mon professeur de littérature italienne, que j’affectionnais beaucoup…

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Claudia Patuzzi

Le placard de Calvino/5 : sur la terrasse – dialogues imaginaires n.5

18 dimanche Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dialogues imaginaires

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Giacomo Leopardi, l'arioste, Lavinia Colmo, le placard de Calvino, leçons américaines, monsieur Pandolfi, Pietro Citati, Roma juin 1985, six conférences, Zucchet

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Italo Calvino, photo de Pepe Fernandez, Paris 1981 (1)

Temps : juin 1985.
Lieu : Centre de Rome, Place du Campo Marzio, à côté du Panthéon ; studio d’Italo Calvino avec terrasse panoramique.
Personnages  : Italo Calvino, l’Arioste, Giacomo Leopardi, monsieur Pandolfi, chargé de la désinsectisation de la Zucchet, et Lavinia Colmo, femme de ménage.
Scène : matin tôt. Sur la terrasse, sur une chaise longue, monsieur Pandolfi de la Zucchet essaie de retrouver les forces perdues. Dans le studio, le poète Leopardi dort ratatiné sur deux chaises. L’Arioste se repose dans un fauteuil assez confortable, tandis qu’Italo Calvino, assis à son bureau, dort lui aussi, la tête appuyée sur les bras.

Soudainement, des clochettes résonnent. La porte s’ouvre d’un coup : c’est Lavinia Colmo, la femme de ménage. Lorsqu’elle voit les deux étrangers, elle lance un cri perçant et prolongé. Calvino se réveille.
Calvino : Lavinia, que faites-vous ?
Lavinia (tout en indiquant Leopardi et l’Arioste endormis) : En voyant ces types étranges… j’ai eu peur !
Calvino : Rassurez-vous ! Ce sont des personnes importantes, qui ont dû faire un long voyage juste pour me voir…
Lavinia (en fixant Leopardi d’un air perplexe avant d’exploser) : Celui-ci sent mauvais ! En plus, il est recouvert de haillons ! Puis elle se dirige vers l’Arioste murmurant: apparemment, celui-ci est juste sorti d’un réveillon de carnaval ou alors d’un musée… Et, dites-moi, cet énergumène ressemblant à un cafard, en train de dormir sur la chaise longue, qu’est-ce qu’il fait dans la terrasse ? Ici on fait des festins !
Calvino : Taisez-vous, s’il vous plaît ! Ils sont tous mes admirateurs… Ne deviez-vous pas vous occuper du petit-déjeuner et du nettoyage ? Ne voyez-vous pas que je gaspille avec vous du temps précieux ?
Lavinia : Je suis entrée juste pour prendre le linge sale dans le placard…
Calvino (en poussant Lavinia vers la porte) : Non, pour l’amour de Dieu ! Aujourd’hui, je dois travailler sans être dérangé, compris ? (en secouant les deux endormis) : Comte Leopardi, monsieur Ludovico, réveillez-vous !
Leopardi (en sursautant) : Qui parle ? Où suis-je ? Où est-il mon ami Ranieri ? Et ma soeur Paolina ? Où est-ce le petit-déjeuner avec les beignets ? Et le vase avec les genêts ?
L’Arioste (chuchotant dans le sommeil, assis sur le fauteuil) : Angelica…ne me quitte pas… Viens ici ! Où vas-tu ? Puis il se réveille d’un coup, en disant : C’est pire que le Palais d’Atlas, un va-et-vient continu… la vie est un labyrinthe… Par un soupir il s’adresse à Calvino : Mais, où suis-je ?
Calvino : Ne vous souvenez-vous pas ? Vous venez de sortir du placard ! Vous êtes à Rome, dans le XXe siècle ! Chut ! J’entends un bruit…, et par une impulsion soudaine, il court ouvrir le placard. Les autres deux l’observent.
Leopardi (se levant de la chaise) : Que voyez-vous ?
Calvino (faufilant la tête derrière une porte) : Je ne vois ni n’entends rien, il est tout sombre ici… peut-être, ils dorment encore.
Leopardi : Mais les Classiques ne peuvent pas dormir ! Ils doivent absolument veiller sur la Postérité, pour qu’ils ne fassent pas des bêtises ! Nous devons nous dépêcher, ce silence-ci m’inquiète…
L’Arioste : Moi, grâce au brigandage de la Garfagnana, j’ai acquis une certaine expérience dans les missions militaires et stratégiques. Si vous voulez, je peux vous donner un coup de main…
Calvino : D’accord, dites-moi…
Leopardi (se mêlant) : Voulez-vous savoir ce que j’en pense ?
Calvino : Mais, en vérité…
Leopardi (s’adressant à Calvino) : Je pense que si nous sommes ici ce n’est pas notre faute ! C’est vous qui nous avez appelés !
Calvino : Moi ?
Leopardi : Oui, vous-même, avec vos livres ! Par exemple avec le « commentaire du Roland furieux » de monsieur Ludovico ! Ou avec ces belles phrases autour de moi, comme l’ oxymoron « hédoniste malheureux »(2), selon lequel je serais une contradiction vivante !
L’Arioste : …et avec votre essai titré « Pourquoi lire les Classiques » (3) !
Leopardi : Et maintenant, avec ces « Conférences » ou comment sont-elles nommées…

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Voici la note d’Italo Calvino avec le six titres des conférences qu’il aurait dû lire chez l’Université de Harvard, Massachusetts (1985-1986).

L’Arioste : « Leçons américaines », comme le dit votre ami Pietro… (4)
Calvino : Calmez-vous messieurs, je dois encore finir de les écrire, il me reste à faire la sixième leçon, ayant pour objet la « consistance »… (5)
Leopardi : Je m’en réjouis ! En ce monde on bavarde trop et l’on se bouffe d’images, tandis qu’on parle très peu de la « consistance »… Mais j’aurais une question directe à vous poser, monsieur Calvino.
Calvino : Allez-y !
Leopardi : Pour quelle raison les Classiques vous ont-ils choisi, vous et votre placard, pour manifester leur malaise ?
Calvino : En vérité, je ne sais pas…
Leopardi : La réponse est évidente. Les Classiques vous aiment, ils sont vos fans ! Avec tout ce que vous avez écrit sur eux, vous êtes devenu leur idole, leur Sauveur ! Leur défenseur !
En ce moment-là, on entend un craquement d’os dans la terrasse…

Claudia Patuzzi

NOTES :
(1) Image imprimée sur la couverture de «Lezioni americane» (Leçons américaines), Garzanti Éditore (première édition italienne juin 1988, quinzième édition juillet 1988), titre  choisi par sa femme Esther Calvino. Le titre que Italo Calvino aurait voulu adopter c’était par contre Six memos for the next millennium. Le livre est apparu dans la collection Du monde entier, Gallimard, le 03-11-1989, traduction de l’italien par Yves Hersant.

(2) Italo Calvino, Lezioni americane, dans la section intitulée « Esattezza » (« Précision »), p. 62.

(3) Italo Calvino, Perché leggere i classici (« Pourquoi lire les classiques »), imprimé par Palomar S.r.l. et Arnoldo Mondadori Editeur S.p.A., Milan,1995; 1° édition « Oscar Opere » de Italo Calvino, septembre 1995, Italie.

(4) Pietro Citati, écrivain-essayste italien, ami de Italo Calvino.

(5) Italo Calvino est mort le 19 septembre 1985 à Siena, avant d’écrire cette sixième conférence pour l’Université Harvard («Norton Lectures »). En dehors des Lezioni americane sortent posthumes les oeuvres  Sotto il sole giaguaro, La strada di San Giovanni, Prima che tu dica pronto, par le soin de la veuve et de collaborateurs.

 

« Élisabeth » (dessins et caricatures n. 10)

16 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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1985, Èlisabeth, Rome, tableau de Claudia Patuzzi

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« Élisabeth », tableau, huile sur toile, cm 1,20 x 80. (cliquer pour l’agrandir)

Chers amis, cette grande toile trône entre la cuisine et la chambre à coucher, au bout du couloir, après Giorgione et Charlot. Chaque fois que je l’effleure, je ne réussis pas à esquiver le regard de la « reine vierge ». Si je me tourne d’un coup, elle continue de regarder tout droit devant elle, comme si elle était surprise par quelque chose qui lui passe devant. D’ailleurs, ni Giorgione ni Charlot, eux aussi ne sont pas en condition d’attirer son attention. Peut-être, le va-et-vient dans le couloir la dérange et l’agace… Pendant quelques semaines, elle a eu la place d’honneur, sur la cheminée de la salle à manger. Mais cela lui donnait un air trop redondant : il ne manquait que le feu avec un beau verre de whisky !
Quand ai-je peint ce tableau ? À Rome, en 1985. J’étais enceinte et savais déjà qu’il s’agissait d’une femme. Quelques mois avant qu’elle naisse, j’avais été inspirée par une serviette de cuisine, achetée à Londres en 1978, sept ans avant, sur laquelle s’imposait la figure fragile et solennelle de la grande Élisabeth d’Angleterre… Ce fut après beaucoup de temps que je m’aperçus d’une étrange coïncidence. Élisabeth et ma fille sont nées toutes les deux dans le mois de septembre, juste à dix jours de distance l’une de l’autre.

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P.-S. Je suis une mâcheuse acharnée de pommes. Dans le tableau, la pomme appuyée sur le secrétaire jaillit d’une précise intention de décalage. Le secrétaire ainsi que le vase blanc se trouvent dans mon appartement parisien…

Claudia Patuzzi

Rien derrière et tout devant (Histoires drôles n. 20)

11 dimanche Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in histoires drôles

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Boulevard de Magenta, chômage, cigarette electronique, Collodi, histoires drôles n 20, interim, Jack Kerouac, MAIF, Pavese, Virgile

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(cliquer sur la photo pour l’agrandir)

« Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route… » Mon Kerouac sous le bras, la première fois depuis des mois, je suis sorti ce matin d’un pas assuré et léger. Avant de quitter la rue… je me suis retourné juste un instant. Ma « chambre de bonne » se trouve au douzième étage d’une énorme « caserne » kafkaïenne dans la banlieue de la ville. Ma fenêtre est la seule qui ait les rideaux baissés en plein jour. Désormais, je n’ai plus de courage ni d’envie de les lever. Dès que j’ai perdu le travail, j’ai honte toutes les fois que la lumière du soleil met à nu mon échec avec les pauvres choses qui m’entourent : le lit défait, le sac à couchage chiffonné et sale, les restes flottants dans l’évier, ainsi que mes yeux cernés par l’insomnie, les chaussures usagées et tout ce qui fait d’un homme l’antichambre d’une « chose »…  Donc, il est mieux de se cacher, au moins jusqu’au moment où arrive à mon adresse cette enveloppe avec une feuille à l’intérieur… Ma dernière espérance : la possibilité d’un travail. Un ENTRETIEN !
002_metro180 - copieJe me suis lavé à la six-quatre-deux, rasé, peigné. J’ai endossé ce peu de linge encore présentable, y compris des chaussettes et une veste. Après un regard furtif dans le miroir — « vais-je réussir ? Ne vais-je pas ? » —, j’ai renfermé la porte à clé. Je me suis faufilé dans le métro, tout en glissant, comme une ombre, au dos d’une femme ignare, jusqu’à l’arrêt de République, les yeux fixés sur la lettre : sortie boulevard de Magenta…

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Tandis que je me promène dans le boulevard, au milieu de vitrines, platanes et pistes pour les vélos, le mot « travail temporaire » se détache comme un phare devant mes yeux… avec cette image d’un seau, d’un ouvrier… Que dis-je ? C’est un laveur de vitres ! C’est mieux que rien, le travail manuel trempe l’homme… pour qu’on ne m’envoie pas nettoyer un gratte-ciel entier…

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… Ou alors je pourrais aussi me mettre dans le « tertiaire » ou dans la communication… par exemple la préparation des événements… ou bien me résigner au métier de grutier mobile, de grutier à tour, de maçon… Il y a d’ailleurs aussi le ferrailleur, le coffreur blancheur, le coffreur boiseur, le traceur, le géomètre… Pourquoi pas ?

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Je frôle la MAIF… Je frissonne. Le mot « assurance » commence à bourdonner dans ma tête comme un gros coléoptère, une obsession qui me suit partout comme une ombre, une obsession universelle, d’ailleurs… « Zut, tôt ou tard je devrai m’assurer moi aussi ! Depuis quelque temps, je n’y vois pas trop bien… »

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À l’improviste, mes mains gèlent. Je panique, un frisson de peur et de froid me serre la gorge. Et si je ne réussis pas à répondre à leurs questions ? S’ils s’aperçoivent que mon CV a été retouché, que j’ai menti ? Je ne suis même pas en condition de marcher. J’ai des crampes d’estomac… Quelle heure est-il ? Je n’ai même pas un mégot. Peut-être pourrais-je boire un café… cela fait un euro vingt centimes… voyons, combien de monnaie en ai-je ? Je dois amadouer mon agitation…

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Où est le bar-tabac ? Ce maudit boulevard abonde de précaires, mais dans le trottoir il n’y a que des clopes piétinées… Mais, regarde ! Je ne peux même pas fumer une cigarette pour me calmer et cette « nana magnifique » s’amuse avec la cigarette électronique !

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Je suis presque arrivé … Bon dieu, où ai-je mis la lettre ? Elle n’est pas dans ma poche de la veste… ni dans les pantalons… Et si je l’ai perdue ? Zut, je suis perdu, je dois revenir en arrière ! Non, la voilà ! Elle est dans la poche intérieure du sac à dos … Ô Madone, fais de façon à ce que tout aille bien, je te supplie ! C’est ma dernière possibilité ! Désormais, il ne me reste que peu. Quel était-ce le numéro ?

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Voilà, finalement je suis arrivé, on va déjà me fêter…
« Bonjour, monsieur ! »
Pendant une seconde je me prends pour le roi du monde… je me range les cheveux, je redresse les épaules, je tire un soupir profond avant de saisir, avec décision, le poignet de la porte. Mais quelque chose ne marche pas : la porte est fermée. J’essaie de nouveau. Rien à faire. Une femme se démène derrière la vitre avec un sourire embarrassé. Qu’est-ce qu’elle dit ? Je sens mon sang se glacer dans les veines.
« On est en GRÈVE … peut-être, je peux retourner la semaine prochaine… »
Je me sens mal, la tête me tourne, je ne désire que rentrer dans mon antre, comme une bête mortellement blessée. Combien de cicatrices décorent mon corps ? J’en ai de trop, je vous assure… Je cours sur le trottoir en bousculant quelques passants, effleurant les vitrines mensongères. Je suis un aveugle sans bâton …

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(cliquer sura la photo pour l’agrandir)

« Hé ! » Quelqu’un m’appelle. Un son flûté et doux.
« Qu’attends-tu, petit brun ? Rentre et amuse-toi ! » me susurre une voix caressante. Étrangement familière. Je la regarde stupéfié, tandis qu’une bouche magnifique couleur rouge laque lance un baiser envers moi.
« Me voici, j’arrive ! » réponds-je, tout en me faufilant dans la porte vitrée.

Claudia Patuzzi

Post scriptum :
« Travailler fatigue » (Cesare Pavese)
« Labor omnia vicit, / Improbus et duris urgens in rebus egestas » (Virgilius, Georgiche, I, v.145)
« Au milieu de mille privations, tout est vaincu par le travail acharné, ainsi que par les urgences de la misère » (Virgile, Géorgiques, I, 146-7)
—   « Quel est ton métier, donc ? » –
—   « Le pauvre », Pinocchio répond à Mange-feu l’interrogeant autour du métier de son père.
(Carlo Collodi, 1826-1890, Les aventures de Pinocchio, XII.)

La jeune fille à la queue-de-cheval (dessins et caricatures n.9)

09 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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Brigitte Bardot, déssin n.7, dessin de Claudia Patuzzi, la jeune fille à la queue-de-cheval, Pablo Picasso

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Claudia Patuzzi, La jeune fille à la queue-de-cheval (dessin crayon marron), Rome, 1967 (cliquer pour agrandir)

Quand j’étais très jeune, à l’âge de seize ans, j’ai fait ce dessin au crayon marron. À cette époque-là, j’avais été impressionnée par l’apparition soudaine de Brigitte Bardot, avec la petite frange, les longs cheveux à queue de cheval fermés par un ruban jusqu’à la taille. J’étais à Villa Borghèse. C’était une belle journée de soleil. Un cortège de fans la suivaient dans un sentier ondulé … Je suis restée pétrifiée. Pour moi, elle était plus belle qu’une fée : une vision de l’Au-delà ! Le jour après j’ai cherché de la refaire en toute sa splendeur, mais c’était impossible… Aujourd’hui, ce que me reste d’elle est ce dessin un peu « picassien » que je conserve jalousement…

4a3e6cdb Donnons donc la parole à Picasso : « Après Van Gogh – on est tous des autodidactes : on pourrait dire des peintres primitifs. » 003_Picasso180 - Version 2 M’étais-je inspirée par hasard à la jeune fille ci-dessous ?   004_ragazzapiccola 480 « L’art est un mensonge qui nous permet de dévoiler la vérité », Pablo Picasso, 1923 (cité par Florent Fels dans « Propos d’artistes », Bulletin de la vie artistique, jun 1923)

Claudia Patuzzi

Le placard de Calvino/4 : les mots invisibles – dialogues imaginaires n.4

04 dimanche Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dialogues imaginaires

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été 1985, digital, Giacomo Leopardi, Gutenberg, la fin de Classiques, le placard de Calvino, Ludovico Ariosto, Pantheon, Pietro Citati, Rome

 

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Ludovico Ariosto (l’Arioste) dessin de Amadori, 1974 (cliquer pour agrandir)

Début d’été 1985: studio d’Italo Calvino, centre de Rome, Piazza Campo Marzio, près du Panthéon.
Personnages : Italo Calvino, Giacomo Leopardi, l’Arioste. Pandolfi, l’agent de désinsectisation de la Zucchet, dort dans la terrasse sur une chaise longue. L’Arioste  fait allusion à des étranges voix qui courent au fond du placard…

— Si vous voulez que je vous explique, monsieur Calvino… il y a des rumeurs ! répète l’Arioste tout en haussant la voix.
— Des rumeurs ? » susurre Calvino, abasourdi, avant de se taire à l’instant.
Quant à Leopardi, il se redresse sur sa chaise, hurlant : — je n’y dure pas là dessous, l’air est irrespirable, ils deviennent de plus en plus nombreux et bruyants !
Calvino regarde les deux maîtres sans comprendre : — de quoi causez-vous ?
— Nous parlions de nous.
— Nous ?
— Nous, les Classiques ! hurle Leopardi.
— Leurs voix sont de plus en plus angoissées et inquiètes… ajoute l’Arioste.
— Si vous êtes  les Classiques, comment est-il possible que vous soyez ici, dans mon studio ? Vous devriez être morts et ensevelis ! Mais peut-être, je suis en train de rêver… continue l’écrivain sans cesser de tourner à vide dans la chambre.
— Si cela peut vous soulager, ajoute monsieur l’Arioste, nous pouvons bien vous enlever l’encombre de notre présence… pourtant, sans notre soutien, la situation pourrait dégénérer : car en fait, mon cher ami, nous pouvons juste les empêcher de sortir… car ils arrivent continûment ! Le placard est comblé, désormais…

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Calvino parle sans qu’il y ait personne à l’écouter tandis qu’il essaie de téléphoner à quelqu’un… mais la ligne est toujours occupée.
– Lavinia ! Lavinia ! hurle-t-il. Personne ne lui répond. Mais, où est-elle partie ? Si quand même mon ami Pietro Citati venait me chercher… Il se dirige par de grands pas vers la porte : – zut, elle est fermée à clé ! proteste-t-il, interloqué. Puis il se retourne vers les deux poètes à l’attitude désolée (mêlée à d’évidents sourires de commisération) : — en somme, dites-moi ce qu’il arrive ! La fin du monde ? Encore une désinsectisation ? La troisième guerre mondiale ?
— C’est pire ! ricane Leopardi.
Quant à l’Arioste, il regarde de biais le poète de Recanati : — allons, un peu de tenue, monsieur le comte ! Il n’y a pas de quoi rire ! Puis, il s’adresse gentiment à Calvino : – je vous en prie, calmez-vous ! Buvez un verre d’eau fraîche !
L’écrivain avale deux gorgées à la hâte, avant de s’exclamer : — je suis prêt, parlez !
— Ce n’est pas fin du monde, ce n’est que la disparition des Classiques ! affirment à l’unisson, de façon solennelle, les deux immortels.
— La fin des Classiques ? Mais c’est impossible ! J’avais écrit…
— Nous apprécions énormément ce que vous avez écrit autour de nous… mais cette situation ne dépend ni de vous ni de nous.
— Incroyable… à qui est la faute, alors ?
— À la concurrence !
— Je demeure dans l’incompréhension…
L’Arioste s’approche de la fenêtre. D’un ton résigné, il indique le ciel : — que voyez-vous là dehors ?
— Le ciel bleu, les nuages, les toits rouges des maisons, les fenêtres, les balcons, les oiseaux… Un clocher… La coupole du Panthéon…

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— Rien que cela ?
Calvino entrouvre les jeux, puis décroche. En réalité, en ce période, il ne voit que San Remo, la ville de son adolescence,  le cinéma retentissant de voix, la végétation luxuriante du jardin de fées de son enfance, où voltige encore Côme, le baron perché. Et, au bout de sa rêverie, sa mère en train de lire dans son studio…
— Donc vous ne la voyez pas ?
— Quoi ? sursaute Calvino.
— La concurrence ! s’écrie l’Arioste en s’accompagnant par un grand geste adressé à la fenêtre.
— De quelle concurrence me parlez-vous ? répète l’écrivain encore pris par l’air austère de sa mère…

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Italo Calvino et sa mère Eva Mameli.

— Celle que font les mots invisibles ! Ils volent dans l’air plus vite que les aigles, brillent avant de disparaître, poursuivis par d’autres infinis mots qui s’épanouissent pendant un seul instant, pour disparaître à nouveau. Une poursuite continue d’une myriade de mots par de longs essaims luisants et invisibles. Un flux silencieux et sans fin…
Leopardi : — tout comme la rime « cœur-douleur », n’est-ce pas ?
Et l’Arioste : — je veux juste dire que ces mots ne sont pas écrits sur des parchemins ou du papier. D’ailleurs, ils ne sont pas imprimés selon le système de Gutenberg, ni accompagnés non plus par des dessins détaillés, gravés par exemple par un génie comme Dürer, avec son art raffiné et précis… ces mots hyper rapides et sans voix on ne peut pas les toucher, ni marquer avec le crayon ou effacer, ou mettre en pièces… On peut juste les lire sur d’étranges planches lumineuses…
— Comment les appelle-t-on, ceux de la concurrence ? intervient Leopardi.

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Giacomo Leopardi

— Ils ont beaucoup de noms différents… Le seul qui me vienne à l’esprit c’est un mot venant du latin « digitus », doigt, « dictare », dicter… »
— Vous êtes en train de parler de l’ordinateur ! réagit promptement Calvino, c’est-à-dire de l’impression digitale !
Leopardi et l’Arioste le scrutent sans rien comprendre. Inspiré par une réflexion soudaine, le comte s’éloigne de sa chaise tout en disant : « Sachez, monsieur Calvino… Sachez que nous avons peur qu’on nous dépasse, qu’on ignore nos créatures ! Pour tout dire, nous craignons l’extinction et l’oubli éternel ! »
Calvino les fixe ébahi : – qu’on vous dépasse ?
L’Arioste tire un soupir profond : — d’ici peu, personne ne pourra plus savourer le plaisir physique de la lecture ! Le goût des dédicaces, des notes, des fleurs desséchées faufilées dans les pages, des commentaires écrits en ex-ergo lors d’un instant d’identification ou d’enthousiasme, les feuilles chiffonnées ! Platon, Sofocle, Ovide, Lucrèce, Horace, Dante, Cavalcanti, Galileo, Cervantes, Shakespeare ainsi qu’une multitude d’autres sont très inquiets… Tous les Panthéons du monde sont en fibrillation, envahis par les voix égarées des Classiques… Vous-même… vous avez dit que dans ma strophe, dans mon « octave », demeure quelque chose de semblable à ce vol frétillant… comment s’appelle-t-il ? D- I- G -I –T -A L ? Encore un mot ayant affaire avec ce « digitus, ce doigt ! Un truc qu’on utilise pour énumérer… »
Juste à ce passage critique, Leopardi se met à hurler : — « digitus » ou pas… il faut savoir que des ombres ont envahi le Parthénon se mêlant aux immondices qu’on avait éparpillées partout !
— Je comprends… mais que me voulez-vous ? Que pensez-vous que je puisse faire, moi ? murmure Calvino, le regard perdu au-delà de la fenêtre, vers le Panthéon de Rome, situé tout près, rien qu’à quelques mètres de distance…

Claudia Patuzzi

 

Italo Calvino : un infatigable rêveur (dessins n. 8)

02 vendredi Mai 2014

Posted by claudiapatuzzi in dessins et caricatures

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Giacomo Leopardi, italo calvino, New York, Paris, Rome

calvinocl-180 - Version 2

Paris, 2013 janvier
Mes chers amis, j’ai découvert par hasard ce croquis au stylo de Italo Calvino, accompagné par cette petite dédicace que je lui ai idéalement consacrée, que j’avais écrite l’année passée sur la première page blanche du « Baron perché ». Figurez-vous, j’avais tout oublié !
Je dois l’admettre : j’ai le vice de laisser une trace de mon passage sur les livres que je ne peux ou je ne veux pas oublier…

Dédicace

Un nouveau rapprochement
à mon jeune vieux Calvino
en terre « étrangère »,
dans la terre de Queneau.
Comme « Leopardi »,
il est un petit dieu tutélaire perplexe,
un raisonneur acharné
ainsi qu’un infatigable rêveur
de la vie et
de la mort.
éternellement inquiet,
mécontent, amoureux de
Rome et Paris
Paris et Rome… et
New York !

Claudia Patuzzi

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